Vos jambes et vos chevilles deviennent gonflées, douloureuses. Au-delà de l’inconfort quotidien, ce phénomène doit être pris au sérieux. A quoi est-il dû ? Y a-t-il des facteurs de risques ?
Les femmes sont particulièrement concernées par ce phénomène de jambes lourdes. Il ne faut pas le négliger, sous peine de complications. Dans 80 % des cas, il est symptomatique d’une insuffisance veineuse fonctionnelle.
Le rôle des artères et des veines
La circulation sanguine s’effectue via un important réseau de vaisseaux :
– les artères amènent le sang vers les tissus et les organes pour les nourrir en oxygène et en nutriments ;
– les veines transportent, des pieds vers le cœur (circulation de retour), les déchets et le gaz carbonique rejetés par les cellules.
En cause dans l’insuffisance veineuse
Un retour veineux paresseux est dû à la faible tonicité des parois veineuses. Sous la pression du flux sanguin et l’effet de l’apesanteur en position debout, elles s’élargissent progressivement.
Le sang stagne alors dans les veines – stase veineuse – pour déclencher le phénomène de jambes lourdes (sensation de lourdeur au niveau des membres inférieurs). Ce dernier est « révélateur d’une accumulation de déchets dans les tissus, développe le Dr Philippe Blanchemaison, médecin angéiologue et phlébologue. D’où une aggravation des symptômes en fin de journée.
L’insuffisance veineuse est une maladie chronique qui, à défaut de se guérir, peut se compenser, se corriger, en équilibrant ses facteurs de risque. »
Des facteurs de risques multiples
Il existe un certain nombre de facteurs de risques de la maladie veineuse. « La présence d’un seul facteur est négligeable, c’est leur cumul qui est à prendre en compte », précise le Dr Blanchemaison.
Parmi les facteurs impliqués
– L’avancée en âge.
– L’hérédité : un enfant a 25 % de risques de souffrir d’une insuffisance veineuse si l’un de ses parents en est affecté, 60% quand les deux parents sont concernés.
– Des antécédents de phlébite.
– Des déséquilibres hormonaux (nombre de grossesses, pilules mal équilibrées…). « Œstrogènes et progestérone fragilisent la paroi veineuse, diminuent l’élasticité et distendent la veine qui aura du mal à jouer son rôle de “réservoir” énergique et dynamique », indique le Dr Michel Schadeck, phlébologue et président de la Société française de phlébologie.
– Le surpoids. « Notamment une prise de poids importante en un temps relativement court, comme pendant la grossesse ou la ménopause », précise le Dr Michèle Cazaubon, angiologue (auteur de Programme jambes légères, éd. Alpen).
– Les positions de travail statiques. Le retour veineux s’effectuant grâce à une “pompe” veineuse actionnée lors de la marche par l’appui de la voûte plantaire et les contractions musculaires de la jambe, toute station debout ou assise prolongée (commerçants, coiffeurs, employés de bureau…) perturbe ce processus. « Quatorze pas effectués à la suite permettent de réamorcer cette pompe », remarque le Dr Schadeck.
Les jambes lourdes conduisent-elles aux varices ?
Jambes lourdes et varices (qui correspondent à une dégradation organique de la veine) constituent des symptômes de l’insuffisance veineuse chronique. « Mais on ne peut parler de stades évolutifs de la maladie, observe le Pr Blanchemaison.
On peut souffrir de jambes lourdes ou d’œdèmes et n’avoir jamais de varices. Ou l’inverse. Les jambes lourdes ont d’ailleurs tendance à s’atténuer avec l’âge alors que les varices s’aggravent. »
Mais les médecins se montrent toujours vigilants lorsqu’un patient présente des jambes lourdes, considérant qu’elles annoncent peut-être une maladie veineuse plus sévère.
SOURCE : SANTÉ MAGAZINE
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